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La France en pointe sur les éoliennes marines flottantes
Parc éolien offshore au large d'Ostende, en mer du Nord. 
Crédits photo : DUNMSG/PHOTOPQR/VOIX DU NORD

18/05/2012
Par Caroline Beyer

L'École centrale de Nantes dispose de moyens d'essais uniques dans l'Hexagone. L'enjeu est maintenant le passage à grande échelle en intégrant la dimension économique.

Résolument tournée vers les énergies maritimes, l'École centrale de Nantes travaille sur la deuxième génération d'éoliennes marines, les éoliennes «flottantes» qui, contrairement aux structures «posées» sur notre plateau continental, peuvent être situées au-delà de 35 m de profondeur. Son laboratoire en hydrodynamique, énergétique et environnement atmosphérique (LHEEA) abrite l'ensemble des recherches, via une approche multicompétences.

«L'école dispose de moyens d'essais uniques en France», explique Patrick Chebmail, son directeur. Outre un bassin de houle, opérationnel depuis 2001, qui permet de reproduire les vagues du golfe du Lion, du Mexique et de tout autre environnement - il existe quatre installations de ce type en Europe -, l'école a plus récemment installé un site d'expérimentation, au large du Croisic, avec un réseau d'appareils de mesure des vagues et du vent, relié depuis le 3 mai dernier à la terre et au réseau EDF par un câble de 24 km. «Les machines vont donc pouvoir être testées grandeur nature par les industriels, dès janvier prochain.»

Deux prototypes sont déjà prévus: le dispositif houlométrique de la société monégasque SBM et l'éolienne flottante Winflo portée par DCNS et Nass and Wind. Ce projet, sur lequel l'école travaille depuis trois ans, est financé à hauteur de 14 millions d'euros par la région et l'Europe.

Saut technologique
«Tout l'enjeu aujourd'hui est le passage à grande échelle en intégrant la dimension économique, résume Patrick Chebmail. Il faut à tout prix faire un saut technologique pour que le coût du kilowattheure baisse.»

Ou bien bénéficier d'un soutien de l'État. C'est le cas pour la première vague d'éoliennes «posées» (6 sites de 100 éoliennes d'ici à 2017), qui a fait l'objet d'un appel d'offres. EDF, associé à Alstom, a remporté trois des cinq lots, tandis que l'espagnol Iberdrola, allié à Areva, en a gagné un.

Ces projets ont déjà suscité des embauches. «Depuis deux ans, quelques-uns de nos diplômés ont rejoint l'usine de turbines Alstom de Saint-Nazaire. Les recrutements se font aussi dans les centres de recherche», confirme Patrick Chebmail.

Nécessitent-ils de «nouvelles compétences»? «Les techniques restent classiques. La nouveauté, c'est la complexité: coupler une centaine d'éoliennes en mer au réseau, par exemple. Les ingénieurs et techniciens de maintenance doivent être formés à ces produits. En revanche, tous nos ingénieurs généralistes sont capables de piloter de tels projets.»

Source: Le Figaro


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